Analyser l’image narrative dans un album jeunesse – à distance
Questionner notre manière de sortir du cadre de la page pour entrer dans cet espace-temps qu’est l’album, c’est aussi nous questionner sur notre manière de regarder/lire.
Formateur
- Anne Quévyprofesseur titulaire du cursus Illustration à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et membre effectif à la Commission des Écritures et du Livre (Fédération Wallonie-Bruxelles) – Expertise en littérature jeunesse
Publics
Bibliothécaires, enseignant·e·s, professionnel·le·s de la petite enfance, du champ social et d’accueils de loisirs, médiatrices et médiateurs culturels, professionnel·le·s et bénévoles d’associations, libraires, éditrices et éditeurs, autrices et auteurs, illustratrices et illustrateurs, graphistes, orthophonistes, étudiant·e·s, personnes en reconversion professionnelle.
Objectif général
En s’appuyant sur un corpus d’environ 600 images issues d’albums et du domaine des arts plastiques, amener les participant.e.s à décrypter les composantes de l’image narrative délimitée et définie par un cadre, qu’elle soit isolée ou inscrite dans une suite d’images et que le texte soit présent ou sous-entendu.
Objectifs pédagogiques
• Repérer et nommer la variation des systèmes de représentation proposés dans les albums (comment la technique utilisée peut appuyer le propos).
• Analyser comment la composition, les plans, les cadrages, les champs d’une page permettent au lecteur de se déplacer dans l’image.
• Comprendre la cohérence des univers mis en scène qui donnent à voir une perception du monde et de son organisation.
Méthodes pédagogiques
• Méthode transmissive (intervention fondée sur la transmission des savoirs par la présentation rigoureuse, théorique et experte des connaissances).
Programme
Contenu :
Le cadre, c’est ce qui définit le lieu de la représentation. Sortir du cadre, c’est activer la porosité entre la fiction et la réalité. En sortant du cadre du récit pour dire derrière les mots, l’illustrateur, tantôt plasticien, tantôt cinéaste, tantôt metteur en scène, amène le lecteur à découvrir d’autres territoires. L’illustration en mêlant le texte à l’image transforme la page et l’album en un espace-temps fictif. Toute image figure un instant arraché au réel et c’est de là que lui vient son potentiel narratif : elle évoque ce qui a précédé et ce qui est à venir. Nous glissons de l’espace de la page à celui de l’album, la lecture s’apparente donc à la marche, à la découverte linéaire d’une succession de moments. En mettant en parallèle images plastiques et illustrations, cette journée permettra d’étudier les connivences qu’entretiennent les illustrations avec les autres arts mais aussi d’envisager la mise en image et sa rencontre avec le texte comme un ensemble de « techniques » mises au service du sens.
Déroulé :
10h-13h
• Introduction
– Le cadre comme limite entre le dedans et le dehors, un obstacle à la satisfaction d’un désir.
– Le cadre délimitant une frontière entre la fiction et la réalité dans l’album.
– Sortir du cadre dans les arts plastiques et dans l’album.
– L’album a quitté le cadre (contraignant) des arts appliqués pour entrer dans celui des arts plastiques.
• Le tableau / le livre doit-il être pensé comme un objet ? Le format et la forme déterminent notre lecture.
• Comment représenter l’espace à l’intérieur d’un cadre et comment emmener le regard hors du cadre ? Représenter l’espace est une histoire de conventions culturelles, de point de vue et de cadrage.
14h-17h
• Comment se déplacer, regarder et lire dans cet espace-temps qu’est l’exposition ou l’album ? La juxtaposition des images aux cimaises du musée ou dans la suite des pages de l’album produit une forme de « contamination » des images entre-elles. Faire une image c’est choisir l’instant à représenter et sa durée.
• À quoi ressemblent ces lieux/espaces représentés ? Quitter un lieu, se déplacer est le point de départ d’une grande majorité de récit.
• Quel discours est véhiculé par la représentation d’espaces particuliers ? Les espaces représentés dans l’album le sont souvent avec une intention de transmission : la campagne, les zones urbaines, la ville… Le nid, la coquille, le terrier, la maison comme les lieux du départ et du retour.
Compétences et connaissances visées
À l’issue de cette formation, les participant.e.s auront affiné leur capacité à observer une image. Elles/ils auront acquis des outils pour nommer ce qui entre dans la fabrication d’une image ou d’une suite narrative d’images. Ils pourront envisager la lecture d’un album comme un tout : rapport texte/image, construction des illustrations et matérialité du support.
Méthodes d'évaluation
• Pour finir la formation, les stagiaires seront invités à remplir un questionnaire à choix multiples afin de faire le point sur les connaissances-clés transmises.
• Une attestation de suivi de formation précisant les dates de réalisation et les horaires sera remise à chaque participant, après réalisation de ce QCM.